La Rosalie est une voiture simple et robuste, qui nécessite cependant une maintenance régulière. Au quotidien, cela ne demande pas de compétences très poussées ni un outillage important.
Grâce à sa facilité de conduite pour une voiture de son époque, elle vous donnera une grande satisfaction et vous laissera très rarement sur le bord de la route. Correctement entretenue, elle se révèlera aussi fiable qu’une voiture des années 60 !
Avant toute chose, nous vous conseillons de vous procurer la revue technique de la Rosalie qui vous sera d’une grande aide pour localiser les différents éléments, notamment les points de graissage.
L’entretien courant
Il est assez facile de se procurer les éléments nécessaires pour réaliser cet entretien courant, qui ne nécessite aucune pièce spécifique en dehors des joints de vidange au diamètre important, qui sont refabriqués par différents revendeurs mais également par notre Club.
Les graissages des différents ensembles (train avant et arrière, suspensions, freins…) doivent être effectués régulièrement mais ne demandent aucun matériel particulier en dehors d’une pompe à graisse avec un embout Técalémit (très facile à trouver) et d’une cartouche de graisse standard.
Tous les 2000 kilomètres, il faudra vidanger le moteur avec de l’huile minérale (monograde SAE 30, 40 ou 50 pour un moteur d’origine ou multigrade minérale 20W50 pour un moteur restauré). Le moteur ne dispose pas de filtre à huile, il n’est donc pas à remplacer !
La boîte de vitesses sera à vidanger tous les 5000 kilomètres avec une huile monograde Extrême Pression (SAE 90 ou SAE 140), de même que le différentiel arrière. Ils sont très largement dimensionnés et ne poseront pas de problèmes de fiabilité.
L’allumage est à bobine et vis platinées. A l’origine, il s’agit d’un allumeur de marque RB mais qui peut aujourd’hui être éventuellement remplacé par un allumeur SEV Marchal ou Ducellier plus moderne. La bobine d’allumage est une bobine 6 volts classique, et les bougies à culot large sont toujours couramment utilisées dans certains véhicules agricoles, il est donc aisé de s’en procurer.
Les pneumatiques conformes à ceux d’origine (Michelin Super Confort) sont toujours produits par Michelin.
La restauration
Lorsque l’on parle de restauration, il ne s’agit plus de maintenir la voiture en état de marche alors qu’elle fonctionne correctement, mais bien de remettre sur la route une voiture abandonnée, voire même de la reconstruire à partir d’une épave.
La carrosserie
La Rosalie est construite à partir d’un châssis en acier sur lequel repose une caisse entièrement en acier monobloc. Elle n’a pas de structure de carrosserie en bois comme ses ancêtres. En ce qui concerne la tôlerie, elle est donc assez semblable à une voiture moderne, excepté les carrosseries spéciales (cabriolets et faux-cabriolets, ainsi que les coachs fabriqués en dehors de l’Usine). Là encore, une exception en ce qui concerne les carrosseries Million-Guiet qui étaient entièrement en aluminium.
Seule l’armature supportant le toit souple est en bois. Elle est constituée d’un cadre et de traverses en bois de hêtre renforcés par un support en acier lui-même fixé à la caisse par des vis de grand diamètre. Un mensuisier ou un amateur patient pourront sans problème la refabriquer si nécessaire.
A l’extérieur, les différents acastillages sont parfois absents. La plupart d’entre eux peuvent être retrouvés en parcourant les bourses de pièces d’époque dédiées aux voitures anciennes, ou sur les petites annonces en ligne.
La mécanique
Toutes les pièces nécessaires pour restaurer un moteur de Rosalie existent sur le marché de la refabrication. Les pistons aux différentes cotes, les soupapes et leurs ressorts, les pignons céloron, les joints, paliers et axes… Tout peut être acheté neuf avec une qualité satisfaisante.
Comme la quasi totalité des moteurs de cette époque, les moteurs de Rosalie ne sont pas équipés de coussinets de bielles et de vilebrequin, mais sont régulés. Il existe encore aujourd’hui quelques professionnels capables de réaliser ce type d’opération, qui ne sera pas à faire régulièrement étant donnés la qualité des huiles modernes et le soin que vous apporterez à votre mécanique !
L’intérieur
En ce qui concerne l’intérieur, et plus particulièrement la sellerie et les différents habillages, il n’y a aucun soucis à se faire ! Les tissus d’époque sont toujours produits de façon absolument conforme car c’est le fabricant d’origine qui les proposent à la vente.
Les poignées de porte et les manivelles de lève-vitres sont parfois en mauvais état, mais il existe de nombreuses refabrications à prix raisonnable pour ces éléments.
Et la conduite ?
Une fois au volant, vous retrouverez une disposition classique des commandes. Contrairement aux modèles plus anciens, les pédales sont disposées comme aujourd’hui, et la boîte est synchronisée sur les deux derniers rapports.
La mise en route est simple, le carburateur Solex 30 disposant d’un bi-starter qui facilite le départ à froid. Les instruments de bord (ampèremètre, pression d’huile et niveau de carburant) permettent de s’assurer de la bonne marche de la machine à tout moment.
Bien sûr, il faudra un temps d’adaptation pour le passage des vitesses qui nécessite de « prendre son temps » ! Le freinage est plutôt bon, les quatres roues sont équipées de freins à tambours de grand diamètre qui arrêteront la voiture efficacement.
La tenue de route est assez bonne, mais il faudra tout de même tenir le volant car comme toute voiture avec une direction à boîtier, elle voudra parfois suivre les aspérités de la route. Lorsque l’auto est lancée, la direction n’est pas particulièrement dure.
La Rosalie est une voiture d’avant-guerre, elle n’a guère sa place dans la circulation automobile d’aujourd’hui. Préférez les petites routes ou les axes urbains lents (moins de 90 km/h), vous vous sentirez à l’aise et vous ne vous ferez pas klaxonner par les poids lourds dans les cotes ! Mais vous aurez sans aucun doute des marques de sympathie de la part des personnes que vous croiserez et pour qui cette voiture évoque des souvenirs de jeunesse.
A combien roule une Rosalie ?
Sur une bonne route, une 8 ou 10 CV peut rouler à 70 km/h sans se fatiguer.
La cylindrée relativement importante des moteurs offre la puissance nécessaire pour grimper les côtes sans risquer de finir à l’arrêt.